Ce qu’il faut faire et ne pas faire Après un Avortement

Par Belinda Munyeza.

L’avortement, qu’il soit pratiqué médicalement, comme avec les pilules abortives, ou en clinique, comme l’aspiration sous vide, est une procédure qui nécessite du temps et des soins pour vous en remettre (1)(2).

Bien que le processus de rétablissement soit relativement simple par rapport à d’autres procédures, il est toujours vital de bénéficier d’un soutien après un avortement afin d’éviter tout problème. De plus, il est important de savoir comment prendre soin de soi afin de faciliter le processus de rétablissement post-avortement.

Pour la plupart des personnes, les complications post-avortement sont rares et ne provoquent que des effets secondaires mineurs. Toutefois, en ce qui concerne la gestion de ces effets secondaires mineurs, le manque d’informations sur ce qu’il faut faire et ne pas faire peut aggraver l’inconfort et entraîner des complications.

Les informations suivantes sont utiles pour déterminer comment prendre soin de soi après un avortement afin de vous garantir un rétablissement en douceur.

Ce qu’il faut faire après un avortement

Il y a certaines choses que vous pouvez faire à domicile concernant l’autosoin post-avortement. Selon Healthline, vous pouvez ressentir un certain inconfort ou des effets secondaires après un avortement, tels que des crampes abdominales, de la fatigue, de la diarrhée, des nausées et de la fièvre (4). Vous pouvez prendre soin de vous en écoutant votre musique préférée, en vous offrant des petites douceurs comme des plats réconfortants, un bain chaud, en pratiquant du yoga, en regardant un bon film, en savourant une tasse de thé, en vous promenant, et soulager les effets secondaires par diverses méthodes, telles que l’utilisation de coussins chauffants pour les crampes, en vous hydratant suffisamment, surtout en cas de nausées et de diarrhée, et prendre quelques jours de congé pour rester à la maison et se reposer afin de récupérer de la fatigue (4).

En ce qui concerne les médicaments, prendre ce qui vous a été prescrit par votre medecin ou votre prestataire de soins de santé selon les instructions est un aspect important de l’autosoin post-avortement. Planned Parenthood recommande également quelques médicaments clés, tels que l’ibuprofène et le Norco pour soulager la douleur et les crampes (5). Toutefois, il est toujours préférable de vérifier auprès de votre prestataire de soins de santé ou de votre pharmacien·ne si vous souhaitez prendre des médicaments pour soulager vos symptômes.

Il est également conseillé de surveiller vos symptômes et d’avertir immédiatement votre conseillère d’avortement si l’un d’entre eux est excessif. Des douleurs ou des crampes, des saignements et de la fièvre excessifs peuvent être le signe de complications, et le fait de prévenir votre conseillère d’avortement vous permettra de recevoir le traitement approprié plus rapidement. Un saignement excessif peut être identifié lorsque deux serviettes hygiéniques maxi ou plus sont complètement trempées (de l’avant à l’arrière, d’un côté à l’autre) en une heure ou moins, et que les saignements persistent pendant deux heures ou plus. Une fièvre de 38 degrés Celsius (ou 100,4 degrés Fahrenheit) est également considérée comme un effet secondaire extrême (5). La douleur peut être plus difficile à évaluer en termes d’excès, mais si vous constatez que votre douleur ne s’atténue pas malgré la prise d’analgésiques, vous devez contacter votre conseillère d’avortement.

Il est également important de reconnaître que le processus d’avortement et de rétablissement peut être émotionnellement éprouvant. Une autre forme d’autosoin que vous pouvez adopter dans votre processus de rétablissement est de tendre la main à toute personne dans votre vie qui peut vous aider à vous sentir plus soutenue sur le plan émotionnel.
Il n’est pas obligatoire de se reposer pendant un avortement médical, bien qu’il soit recommandé de le faire pour être plus à l’aise. De nombreuses personnes préfèrent se reposer lorsque les crampes et les saignements sont intenses. En fonction de ce que vous ressentez, vous pouvez vouloir poursuivre vos activités quotidiennes ou préférez vous reposer. Encore une fois, chaque personne a une expérience différente, tout dépend donc de ce que vous ressentez.

Dans le cadre du soutien post-avortement, certaines personnes envisagent d’éviter une nouvelle grossesse non désirée en recevant des informations sur les méthodes contraceptives, que vous pouvez obtenir auprès de vos conseillères en santé sexuelle et reproductive ou de votre conseillère médicale. Selon Paula H Bednarek, Docteur en Médecine, Master en Santé Publique, le conseil sur la contraception consiste à passer en revue vos préférences sur les méthodes contraceptives et à vous présenter d’autres options afin que vous puissiez choisir celle qui vous convient le mieux à court et à long terme (3). L’ovulation a généralement lieu 21 à 29 jours après un avortement, de sorte que les conseils sur la contraception peuvent être très utiles après un avortement, car ils vous permettent de planifier et d’éviter une grossesse potentielle alors que vous êtes encore dans le processus de rétablissement (3).

Ce qu’il faut éviter après un Avortement

Éviter tout ce qui est stressant, comme le travail ou d’autres préoccupations, au cours de la première semaine suivant l’avortement peut également être utile pour favoriser votre rétablissement, car cela vous permettra de récupérer sur le plan physique que émotionnel.

L’infection est un facteur qui peut retarder le rétablissement. Il est généralement recommandé d’attendre que les saignements abondants cessent avant d’avoir des rapports sexuels, et d’écouter son corps et ses désirs. De plus, évitez d’insérer des tampons, des coupes menstruelles ou tout autre dispositif dans le vagin jusqu’à ce que vos saignements s’atténuent (6). Cependant, si vous utilisez un anneau vaginal NuvaRing comme méthode contraceptive, il s’agit d’une exception car il ne provoque pas d’infection.

Une autre chose à éviter après un avortement est l’utilisation d’antibiotiques. Il n’est pas tout à fait nécessaire ni conseillé de prendre des antibiotiques à moins qu’une infection ou un risque d’infection n’ait été identifié par votre prestataire de soins de santé (7). Toutefois, si votre prestataire de soins de santé prescrit des antibiotiques, l’inverse est vrai ; vous devez les prendre conformément à la prescription, sinon cela peut entraîner des complications ou retarder le rétablissement.

Dans l’ensemble, hormis quelques effets secondaires mineurs, le processus de rétablissement post-avortement ne devrait pas être trop compliqué ou désagréable. La plupart des inconforts peuvent être gérés avec un niveau approprié de repos, de soins et de médicaments. Tant que vous consultez votre conseillère d’avortement et que vous prenez soin de vous en suivant leurs conseils ainsi que ceux fournis ci-dessus, vous devriez vous rétablir rapidement.

L’avortement peut être un processus difficile, tant sur le plan physique qu’émotionnel, alors n’oubliez pas de vous accorder de l’empathie et de la gentillesse. Pratiquez l’amour de soi, car vous venez de vous offrir le cadeau de décider et de choisir ce qui est le mieux pour vous.