L’Avortement par Induction du Travail au Deuxième Trimestre: Ce que vous devez savoir

L'avortement du deuxième trimestre : Induction du travail

Méthodes d’avortement au deuxième trimestre

La définition du deuxième trimestre de la grossesse varie, mais elle fait généralement référence à la période de la grossesse comprise entre la 13e et la 28e semaine de gestation [1]. Selon nos ressources sur l’avortement à safe2choose, il existe actuellement plusieurs méthodes principales pour les personnes souhaitant avorter au cours du deuxième trimestre [2]. Parmi celles-ci, deux sont destinées uniquement à l’avortement au début du deuxième trimestre : L’aspiration manuelle par le vide (AMV), qui peut être utilisée jusqu’à 14 semaines de grossesse, et l’aspiration électrique par le vide (AEV), qui peut être utilisée jusqu’à 15 semaines de grossesse. Les autres méthodes sont généralement utilisées pour les avortements tardifs du deuxième trimestre. Il s’agit de la dilatation et de l’évacuation (D&E), et de l’avortement par induction du travail [2]. Cependant, la législation autour de ce type d’avortement et du delais depend du pays dans lequel vous vous trouvez. Vous pouvez en apprendre plus sur votre pays ici. Aujourd’hui, nous allons aborder l’une des méthodes les moins discutées du deuxième trimestre, à savoir l’avortement par induction du travail.

Ce qu’il faut préparer avant la procédure

Il est fortement recommandé aux personnes qui choisissent de recourir à l’avortement par induction du travail de procéder à une évaluation physique et mentale afin d’identifier les risques et complications potentiels. Une échographie doit également être réalisée pour confirmer l’état d’avancement de la grossesse et si la méthode est adaptée à cette grossesse particulière. L’échographie peut également aider à déterminer l’emplacement du placenta et d’autres conditions placentaires qui pourraient rendre la procédure risquée, comme le placenta praevia et le placenta accreta. Les personnes suspectées d’avoir une infection sexuellement transmissible doivent également faire l’objet d’un dépistage de ces infections et recevoir un traitement approprié avant la procédure. Les personnes qui subissent un avortement par induction du travail n’ont généralement pas besoin de recevoir une prophylaxie antibiotique, mais comme nous l’avons vu plus haut, les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles doivent être traitées avant de procéder à l’intervention [3]. Avant de déclencher le travail, des dilatateurs ou des médicaments peuvent être utilisés pendant deux jours pour ramollir et ouvrir le col de l’utérus [4].

Procédure d’Avortement par Induction du Travail

Ce type de procédure est le plus souvent utilisé pour les grossesses de plus de 16 semaines. L’avortement par induction du travail est induit médicalement, c’est-à-dire qu’il utilise un ou plusieurs médicaments pour déclencher le travail et l’accouchement du fœtus [5]. Elle peut être recommandée à la place de la dilatation et de l’évacuation (D&E) lorsqu’un fœtus intact doit être évalué à des fins de diagnostic, par exemple les fœtus présentant des anomalies congénitales. Il est recommandé de réaliser la procédure en clinique ou à l’hôpital, car le déclenchement peut prendre plus de 24 heures [3].

La ligne directrice 2022 recommandée par l’OMS est la suivante:

  • Mifepristone administrée par voie orale, suivie 1 à 2 jours plus tard de doses répétées de 0,4 mg de misoprostol administrées par voie buccale, sublinguale ou vaginale toutes les 3 heures.
  • L’intervalle minimum recommandé entre l’utilisation de la mifépristone et du misoprostol est de 24 heures [7].

Dans certains cas, le placenta ne se sépare pas facilement et un raclage du placenta est effectué pour le retirer [4].

Comment se compare-t-il à l’avortement chirurgical au deuxième trimestre ?

Bien que les deux techniques soient relativement sécurisées, l’avortement chirurgical est généralement préféré par les clinicien·ne·s et les patientes [6].

Les études comparant la sécurité de l’avortement chirurgical à celle de l’avortement par induction au cours du deuxième trimestre sont limitées, bien qu’il existe des preuves que l’induction présente un taux plus élévé d’événements indérisables et un besoin ultérieur de D&E [8][9]. Il existe des risques et des avantages essentiels entre l’avortement chirurgical et l’avortement médicamenteux au deuxième trimestre, comme l’a si utilement défini et souligné la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (2018) [3]:

Avortement chirurgical au deuxième trimestre

  • 1 à 2 jours de préparation cervicale avant l’intervention, suivis d’une période de récupération post-anesthésique
  • Effectué par extraction chirurgicale
  • Nécessite une salle de procédure, un prestataire formé aux D&E, un personnel qualifié et une sédation locale/modérée
  • Analgésiques et/ou anesthésiques de courte durée administrés avant et pendant l’intervention
  • Il est probable que l’on ne puisse pas voir ou tenir un fœtus intact et que les résultats de l’autopsie soient limités
  • Une crémation et un enterrement peuvent être proposés
  • Complications potentielles : Saignement abondant, perforation utérine, infection, avortement incomplet, transfusion (<1%), hystérectomie

Avortement par induction du travail au deuxième trimestre

  • Intervention de quelques heures à quelques jours avec un séjour de 1 à 3 jours dans l’établissement
  • Expulsion (accouchement) suite à l’administration répétée de médicaments
  • Nécessite des infirmières qualifiées et un prestataire formé en obstétrique
  • Analgésie de courte durée ou continue pendant la dilatation et l’expulsion du col de l’utérus
  • Un fœtus intact peut être désiré lors de l’observation/du maintien et/ou de l’autopsie à effectuer
  • Une crémation et un enterrement peuvent être proposés
  • Complications potentielles : Saignements abondants, infection, avortement incomplet nécessitant un D&C (dilatation et curetage), transfusion (<5%), hystérectomie

Soins après avortement

Après un avortement par induction, les saignements vaginaux doivent être surveillés. Les symptômes de grossesse devraient disparaître dans les 24 à 48 heures suivant l’avortement provoqué. Si les symptômes de grossesse persistent ou si les saignements vaginaux sont abondants et rapides (imbibant 2 serviettes hygiéniques maxi par heure, pendant 2 heures ou plus), vous devez consulter un médecin immédiatement. Les patientes doivent également noter les signes d’infection comme une fièvre supérieure à 38 degrés Celsius ou des pertes vaginales malodorantes. Tous ces symptômes doivent inciter la patiente à consulter un médecin le plus rapidement possible. La fertilité peut revenir dès 10 jours après un avortement, la personne peut donc retomber enceinte lors de rapports sexuels très rapidement. Lorsqu’elles ne veulent pas tomber enceintes, certaines personnes envisagent de se procurer les méthodes de contraception de leur choix pour se protéger au cas où elles auraient des rapports sexuels non protégés. Il est bon de savoir que le fait d’avoir des rapports sexuels non protégés expose une personne à être infectée par des IST, même si elle tombe enceinte. Vous pouvez découvrir la méthode de contraception la mieux adaptée à vos besoins en cliquant sur ce lien.

  1. “Your second trimester guide.” Unicef, www.unicef.org/parenting/pregnancy-milestones/second-trimester. Accessed January 2023.
  2. “Types of In-Clinic Abortion.” safe2choose, https://safe2choose.org/safe-abortion/inclinic-abortion/. Accessed January 2023.
  3. Costescu, D. and Guilbert, É. “No. 360-Induced Abortion: Surgical Abortion and Second Trimester Medical Methods.” Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, 2018, 40(6):750–83, www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1701216317313099. Accessed January 2023.
  4. “Common Second Trimester Abortion Procedures.” State of Iowa Department of Health and Human Services, 2022, idph.iowa.gov/Portals/1/userfiles/142/Common%20Second%20Trimester%20Abortion%20Procedures%20%281%29.pdf. Accessed January 2023.
  5. “Second Trimester Labor Induction Abortion.” Health and Human Services, 2022, www.michigan.gov/mdhhs/adult-child-serv/informedconsent/michigans-informed-consent-for-abortion-law/procedures/second-trimester-labor-induction-abortion. Accessed January 2023.
  6. “Termination of Pregnancy for Fetal Anomaly.” BPAS, www.bpas.org/get-involved/campaigns/briefings/fetal-anomaly/. Accessed January 2023.
  7. “Abortion care guideline.” World Health Organization, www.who.int/publications/i/item/9789240039483. Accessed January 2023.
  8. Grimes, DA, et al. “Mifepristone and misoprostol versus dilation and evacuation for midtrimester abortion: a pilot randomized controlled trial.” National Library of Medicine, 2004, 111(2):148, doi: 10.1046/j.1471-0528.2003.00044.x-i1. Accessed January 2023.
  9. Kelly, T., et al. “Comparing medical versus surgical termination of pregnancy at 13-20 weeks of gestation: a randomised controlled trial.” National Library of Medicine, 117(12):1512, 2010, doi: 10.1111/j.1471-0528.2010.02712.x. Accessed January 2023.