Pourquoi les gens avortent-ils ?

Depuis des années, l’avortement est un sujet controversé, politisé au point que le corps des femmes soit devenu un champ de bataille pour les décideurs politiques. Dans un monde où la plupart des gens considèrent la maternité comme une chose à vénérer, l’idée d’interrompre une grossesse et de rejeter la maternité est taboue, car on attend des femmes enceintes qu’elles donnent un amour inconditionnel à leur fœtus à naître. alors aujourd’hui Pourquoi les femmes avortent-elles ?

On attend des femmes qu’elles s’expliquent, qu’elles trouvent des raisons pour justifier leur décision d’avorter. Des lois sont créées pour permettre aux femmes d’avorter au-delà d’une certaine période, uniquement si elles ont une bonne raison de le faire. Par exemple, l’avortement est légalisé au Cambodge depuis 1997 pour les grossesses jusqu’à 12 semaines.

Toutefois, si une personne se trouve dans une situation difficile où elle souhaite interrompre une grossesse de plus de 12 semaines, son raisonnement doit s’inscrire dans l’une des catégories suivantes:

• La grossesse est-elle le résultat d’un viol ?
• Est-il probable que le fœtus ne se développe pas comme d’habitude ou représente-t-il un danger pour la vie de la mère ?
• Le fœtus va-t-il naître avec une possible maladie grave et incurable ?

Si la raison pour laquelle la personne enceinte souhaite avorter après 12 semaines ne relève pas de l’une des trois conditions susmentionnées, elle devra alors mener sa grossesse à terme, qu’elle le veuille ou non.

Pourquoi les femmes avortent-elles ?

Avant d’examiner cette question, parlons des raisons pour lesquelles les femmes avortent. Aucune femme ne trouve de joie à interrompre une grossesse. C’est une expérience traumatisante et déchirante pour beaucoup, et c’est un choix très difficile. De nombreuses femmes s’inquiètent de cette décision. L’avortement s’accompagne de nombreux stigmates et, pour beaucoup, si leur entourage découvrait qu’elles ont avorté, elles seraient ostracisées ou jugées sévèrement.

Et pourtant, selon un rapport de l’OMS, en moyenne, 56 millions d’avortements ont lieu chaque année dans le monde entre 2010 et 2014. On constate que 25% de toutes les grossesses se terminent par un avortement. Il existe d’innombrables raisons pour cela.

Bien que les statistiques indiquent que 73% des avortements sont pratiqués par des femmes mariées, cela signifie que plus de 20% des avortements sont pratiqués par des femmes non mariées. Dans de nombreuses régions du monde, la grossesse hors mariage est taboue, ce qui entraîne souvent la honte et la punition. Par conséquent, de nombreuses personnes qui se trouvent dans cette situation difficile choisissent d’interrompre leur grossesse.

Avoir un enfant coûte cher. Conformément à l’USDA, une famille à revenu moyen dépense 12 980 dollars par an et par enfant. Le coût varie d’un pays à l’autre, mais il est indéniable qu’il faut tout un village pour élever un enfant et que cela peut faire un trou énorme dans la poche du parent. C’est une autre raison pour laquelle les gens décident d’avorter. Certaines personnes sont conscientes ou s’inquiètent de ne pas pouvoir assumer les coûts, du moins de ne pas pouvoir offrir les meilleurs soins possibles à l’enfant.

Une autre raison est que la personne n’est pas prête ou ne veut pas avoir d’enfant. L’un des arguments que les groupes anti-choix rétorquent est le suivant : “Si vous ne voulez pas être enceinte, alors pourquoi avez-vous eu des rapports sexuels ?” Cet argument comporte de nombreuses failles, dont l’une est l’échec de la contraception. Aucune méthode contraceptive n’a un taux d’efficacité de 100 %. Elles échouent. C’est la réalité de la vie. Une personne peut prendre toutes les précautions nécessaires, mettre les points sur les “i” et les barres sur les “t”, et pourtant tomber enceinte. Et pourtant, cela ne signifie pas que toute personne qui ne soit prête ou qui ne veuille être enceinte doive choisir l’abstinence. Elles ont la liberté et le droit de s’engager dans des rapports sexuels consensuels.

Les agressions sexuelles sont une autre cause d’avortement. D’après ONU Femmes, on estime qu’à l’échelle mondiale, 736 millions de femmes, soit près d’une sur trois, ont été victimes de la violence d’un partenaire intime, de la violence sexuelle d’un tiers, ou des deux, au moins une fois dans leur vie (30 % des femmes âgées de 15 ans et plus). Dans de nombreux cas, l’agression sexuelle entraîne une grossesse. L’expérience d’être une survivante est suffisamment traumatisante sans qu’elle ait à vivre avec le résultat de cette expérience sous la forme d’un enfant.
Il existe d’innombrables autres raisons pour lesquelles les gens décident d’avorter, mais il y en a une qui est la plus essentielle, le choix d’avorter.

L’importance de l’avortement

L’avortement est un soin de santé, l’avortement est (ou du moins il devrait être) légal pour tous. L’avortement sécurisé sauve des vies à bien des égards. Il permet aux gens de poursuivre leurs rêves, de continuer leurs études et de vivre la vie qu’ils souhaitent. Les gens ne devraient pas avoir besoin de justifier ce qu’ils font de leur propre corps. C’est leur corps, leur choix. C’est leur utérus. Point final.

Une personne n’a nul besoin de donner une raison, d’attendre la validation d’autres personnes, car ce qu’elle fait de son propre corps est sa décision et la sienne seule. Peu importe la raison pour laquelle une personne veut avorter, cela ne regarde personne d’autre, y compris le gouvernement. Le corps des femmes n’est pas un champ de bataille où elles doivent se battre bec et ongles pour obtenir la permission de décider de leur avenir. Les droits des femmes ne sont pas négociables, y compris les droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

L’un des principaux combats du mouvement féministe de la deuxième vague était l’autonomie corporelle. Des décennies plus tard, les femmes et leurs alliés se battent toujours pour le droit d’accéder aux services d’avortement. Nous ne devons pas l’oublier.

Ainsi, en fin de compte, si quelqu’un se demande pourquoi une femme ou une personne décide d’interrompre sa grossesse et de rejeter la maternité vénérée, rappelez-vous que quelle que soit la raison, la femme ou la personne ne doit à personne la justification de sa décision.