De nombreuses femmes qui ont eu un avortement sécurisé ou envisagent d’en subir se demandent comment l’avortement peut affecter leur capacité à concevoir et à avoir des grossesses saines à l’avenir. Ces questions sont tout à fait courantes et normales lorsqu’on prend une décision aussi importante pour sa santé. Cependant, la stigmatisation et le manque d’éducation entourant l’avortement peuvent laisser nombreuses personnes mal informées sur les soins liés à l’avortement et le risque de complications. Cet article a pour but de répondre à vos questions sur la fertilité, la grossesse et l’avortement sécurisé à l’aide de preuves scientifiques.
Les avortements affectent-ils la fertilité ?
Les experts ont confirmé que le fait d’avoir un avortement sans risque n’affecte généralement pas la fertilité. Une étude, par exemple, a évalué plus de cinq mille femmes qui avaient déjà eu un avortement. Les résultats de l’étude ont indiqué que le fait de se faire avorter ne provoque pas d’infertilité1.
Qu’est-ce qui peut affecter la fertilité et les futures grossesses ?
Lorsque les avortements sont pratiqués en utilisant la procédure recommandée et en suivant les protocoles approuvés par l’Organisation mondiale de la santé, les risques sont minimes. Les avortements autogérés, lorsqu’ils sont pratiqués selon les protocoles sûrs et approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sont considérés comme avortements sécurisés ou sans risque. Toutefois, il existe un risque minime. que certaines méthodes d’avortement puissent provoquer une infection.
Pour réduire ce risque, de nombreux prestataires prescrivent et donnent des antibiotiques à leurs patientes avant de pratiquer un avortement, mais il est également possible de ne pas se faire prescrire d’antibiotiques, en particulier dans le cas d’avortements autogérés. Il est bon de garder à l’esprit que les médecins peuvent prescrire des antibiotiques, donc ne vous inquiétez pas si cela se produit. Cela dit, les complications sont très rares lorsqu’il s’agit d’avortements sécurisés. Une étude, par exemple, a évalué le taux de complications sur 54 911 avortements. Les résultats indiquent que le taux de complication était de 0,23 % sur l’ensemble des avortements. Quant aux differentes méthodes d’avortement, les taux de complications étaient de 0,31% pour les avortements médicamenteux, de 0,16% pour les avortements par aspiration au premier trimestre et de 0,41% pour les avortements au deuxième trimestre ou plus tard. Les complications sont donc extrêmement rares lorsque l’avortement est pratiqué correctement3.
Quels sont les signes et symptômes d’infection auxquels doit-on faire attention ?
Certains signes et symptômes sont courants après un avortement. Cependant, si vous bénéficiez d’un avortement sécurisé, il est important de se méfier des signes et symptômes d’infections et il est important de demander un avis médical :
- Avoir de la fièvre (de plus de 38°C ou 100,4F) pendant plus de 24 heures après l’intervention ;
- Des douleurs abdominales et pelviennes sérieuses et qui s’aggravent.
- Des signes persistants de grossesse (nausées croissantes, sensibilité des seins, etc.).
- Des saignements vaginaux abondants (par exemple, utilisation de deux serviettes par heure pendant deux heures d’affilée)2
Qui est exposé à un risque accru d’infection ?
L’infection est plus probable lorsqu’un avortement est pratiqué avec des méthodes dangereuses. Les avortements non sécurisés sont des avortements qui ne sont pas pratiqués selon les directives cliniques actuellement acceptées. Pour certaines femmes, les avortements à risque peuvent sembler être la seule option possible. Cependant, ces avortements peuvent avoir des effets néfastes sur la santé de la personne.
Les méthodes d’avortement non sécurisées peuvent être très dangereuses, et l’infection est l’un des principaux problèmes liés aux avortements à risque. Les avortements non sécurisés constituent une menace non seulement pour la fertilité et les grossesses futures, mais aussi pour la santé de la personne. En effet, plus de 22 000 filles et femmes libres meurent chaque année après avoir eu un avortement à risque. Même dans les cas non mortels, de nombreuses complications de santé peuvent en résulter.
Voici quelques méthodes d’avortement sans risque.
Les avortements affectent-ils les grossesses futures ?
Les avortements sécurisés n’affectent pas les grossesses futures. La fertilité revient dès 8 jours après un avortement et les méthodes contraceptives doivent être mises en place rapidement après un avortement pour éviter une nouvelle grossesse. La société porte encore un jugement très sévère sur les femmes qui ont eu plus d’un avortement, mais comme la fertilité n’est pas affectée par les avortements, vous pouvez en avoir plusieurs. Une étude, par exemple, a montré que l’avortement n’augmentait pas le risque de complications futures de la grossesse, telles que le diabète gestationnel, la prééclampsie, l’hypertension artérielle, etc.1. En outre, il n’existe aucune donnée indiquant qu’une méthode d’avortement présente un risque accru de complications. L’avortement médicamenteux et chirurgical présentent des incidences similaires de complications, notamment de grossesse extra-utérine, d’avortement spontané, de faible poids de naissance ou de naissance prématurée4.
Le nombre d’avortements antérieurs augmente-t-il le risque de complications futures ?
Cette réponse est moins claire. Une étude datant de 2012 a évalué 300 858 naissances chez les nouveaux parents. Les résultats ont démontré que l’incidence des naissances prématurées et de l’insuffisance de poids à la naissance augmentait avec un nombre accru d’avortements antérieurs. Cependant, la plupart de ces avortements étaient des avortements sécurisés. En outre, il s’agissait d’une étude d’observation, ce qui signifie que le lien de causalité ne peut être confirmé.
Conclusion
En conclusion, l’avortement sans risque n’affecte pas la fertilité ou les grossesses futures lorsqu’il est pratiqué en toute sécurité et que les complications sont prises en charge de manière appropriée. Par conséquent, il est encouragé de pratiquer activement l’auto-soin pour un avortement sans risque, en suivant les protocoles approuvés par l’OMS.
- Holmlund, S., Kauko, T., Matomäki, J., Tuominen, M., Mäkinen, J., & Rautava, P. (2016). Induced abortion – impact on a subsequent pregnancy in first-time mothers: A registry-based study. BMC Pregnancy and Childbirth, 16(1), 325. https://doi.org/10.1186/s12884-016-1109-3
- Can having an abortion affect my fertility? (2018, June 27). Nhs.Uk. https://www.nhs.uk/common-health-questions/womens-health/can-having-an-abortion-affect-my-fertility/
- Upadhyay, U. D., Desai, S., Zlidar, V., Weitz, T. A., Grossman, D., Anderson, P., & Taylor, D. (2015). Incidence of emergency department visits and complications after abortion. Obstetrics & Gynecology, 125(1), 175–183. https://doi.org/10.1097/AOG.0000000000000603
- Virk, J., Zhang, J., & Olsen, J. (2007). Medical abortion and the risk of subsequent adverse pregnancy outcomes. New England Journal of Medicine, 357(7), 648–653. https://doi.org/10.1056/NEJMoa070445