safe2choose

Pays, lois et actualités

Les avantages d’assouplir les lois sur l’avortement dans les pays africains

5 min read

August 27, 2020

Angela Bortey

Une femme du Ghana plaide pour des lois sur l’avortement libérales

Les lois sur l’avortement sont-elles nécessaires ?

Les lois sur l’avortement sont-elles nécessaires? Une question controversée, certes, alors avant de nous poser cette question, il faut revenir aux sources et répondre à la question suivante: qu’est-ce que l’avortement?

L’avortement est une procédure médicale qui met fin à une grossesse pour différentes raisons. On estime qu’une grossesse sur quatre dans le monde se termine par un avortement chaque année.

Les avortements auront lieu, qu’ils soient légaux ou non

La nécessité d’interrompre une grossesse peut être courante, mais l’accès peut ne pas être facile pour celles qui peuvent avoir besoin de services sûrs. Il est bien connu que l’accès à l’avortement est un sujet qui divise à l’échelle mondiale. Bien que les deux parties puissent avoir des arguments précis sur la question de savoir si les lois devraient être assouplies ou restreintes, les avortements seront toujours nécessaires quelle que soit la législation.

Par conséquent, les personnes du monde entier trouveront les moyens et les ressources afin d’avoir accès à la procédure lorsqu’elles en ont besoin, avec ou sans le consentement de la loi. Il faut alors noter qu’il existe un impératif éthique afin de s’assurer que tous les avortements qui seront pratiqués le seront de manière sûre pour protéger la vie et la santé de celles qui subissent la procédure.

Selon un article d’Amnesty International (2), afin de réduire les cas de complications pouvant survenir lors d’une interruption de grossesse, les femmes devraient être prises en charge par un professionnel de la santé qualifié dans les conditions les plus hygiéniques possibles. Cependant, lorsque les lois restreignent l’accès à l’avortement, les personnes n’ont alors quasiment pas d’autres choix que de recourir à d’autres options.

Dans certains pays, il existe des lois qui autorisent ce que l’on appelle des exceptions étroites à la législation criminalisant l’avortement. Ces exceptions peuvent être effectives lorsque la grossesse résulte d’un viol, d’un inceste ou, dans certains cas, d’une insuffisance fœtale grave et mortelle, ou lorsqu’il peut y avoir un risque pour la vie ou la santé de la personne enceinte.

Malheureusement, seul un faible pourcentage de grossesses non désirées est dû à ces raisons, selon le Guttmacher Institute (3), seulement 1% des femmes se font avorter parce qu’elles sont tombées enceintes par le biais d’un viol, et moins de 0,5% le font à cause de l’inceste. La majorité des femmes et des filles vivant sous ces lois pourraient être contraintes de rechercher des options à risque et de mettre leur santé et leur vie en danger.

La criminalisation des avortements conduit à l’augmentation des avortements à risque

Restreindre l’accès aux avortements ne réduit pas automatiquement la demande.

C’est la simple raison pour laquelle les restrictions d’accessibilité ne font pratiquement rien pour réduire le nombre d’avortements dans leurs pays. Cela ne conduit qu’à un nombre croissant de personnes se faisant avorter de manière dangereuse.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (4), un avortement à risque est «une procédure d’interruption d’une grossesse non désirée réalisée soit par des personnes ne disposant pas des compétences nécessaires, soit dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales ou aux deux».

On estime que 25 millions d’avortements à risque ont lieu chaque année et la grande majorité se produit dans les pays en développement. Entre 2010 et 2014, en moyenne, environ un avortement sur quatre en Afrique était sûr. (5)

Contrairement aux avortements légaux pratiqués par un professionnel de la santé qualifié, les avortements à risque ont des conséquences mortelles sur la santé et la vie de la personne subissant la procédure. L’OMS les a identifié comme étant la troisième cause principale de décès maternels dans le monde et ont en outre conduit à cinq millions de maladies supplémentaires qui auraient pu être considérablement évitées.

Ces décès et complications de santé peuvent être évités. En assouplissant les restrictions sur les lois, les femmes auront la possibilité de subir des interruptions de grossesse sûres et sécurisées dans des bonnes conditions sanitaires. La décriminalisation des avortements réduira également la stigmatisation et saura encourager les femmes, si elles choisissent de mettre fin à leurs grossesses, à le faire en toute sécurité sans aucune stigmatisation de la part de leurs pairs ou de la société. Il est également connu que certains avortements sont effectués en secret afin d’éviter la stigmatisation qui peut survenir à la suite de la procédure en fonction de l’endroit où elles peuvent se trouver dans le monde.

Les décès et complications à la suite d’avortements à risque sont fortement évitables

Les décès et les complications causés par des avortements à risque sont évitables. Pourtant, ces décès sont courants dans les pays où l’accès à l’avortement sécurisé est limité ou totalement interdit, car la majorité des femmes et des filles qui doivent interrompre une grossesse non désirée ne sont pas en mesure d’y accéder légalement.

Avec un accès initial à l’éducation sexuelle, l’utilisation de contraceptifs peut également réduire les cas de nécessité d’interruption de grossesse car il y aura moins de cas de grossesses non planifiées.

Il existe également des preuves suffisantes pour démontrer que les taux d’avortement sont plus élevés dans les pays où il n’y a pas d’accès à la contraception (6). L’inverse est observé dans les pays ayant un accès facile à différents types de contraception.

Si les gouvernements des pays ayant des lois strictes sur l’avortement peuvent accepter que les lois elles-mêmes sont préjudiciables à la santé et au bien-être des personnes et peuvent trouver des moyens d’encourager les individus à adopter des méthodes d’avortement sûres qui répondent aux normes de santé, il n’y aurait pas de décès ou de complications causés par le fait qu’elles soient forcées à prendre l’alternative la moins sûre.

Les gouvernements ont la responsabilité de veiller au bien-être de tous leurs citoyens. Si la modification de leurs lois strictes sur l’avortement peut les aider davantage à protéger les citoyens, il est impératif qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires pour modifier ces lois afin de protéger leurs citoyens.

L’assouplissement des lois n’augmentera pas les cas d’avortements, ils auront lieu de toute façon. Il est préférable de faire en sorte que le plus grand nombre d’entre eux soient aussi sûrs que possible pour tous ceux qui décident de les subir.

Avez-vous besoin d’aide, voulez-vous parler avec quelqu’un? Nos conseillères sont prêtes à vous écouter, visitez safe2choose.org ou envoyez un courriel à info@safe2choose.org

Votre santé est notre priorité! Parlez aux conseillères safe2choose dès maintenant!

Sources

Related Articles

Reproductive rights Polish
Pays, lois et actualités

Our never-ending #BlackProtest

Read stories from Polish women on reproductive rights in the book #MyBlackProtest and discover the creation of a worldwide feminist movement.

Contactez-nous.

Il n'y a pas de mal à demander de l'aide

N'hésitez pas à nous contacter. Si vous avez besoin de plus d'informations ou si vous n'avez pas trouvé ce que vous cherchiez, n'hésitez pas à nous contacter via notre page de conseil et nos canaux de communication.