RDC: le Protocole de Maputo enfin publié au journal officiel

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Photo MONUSCO/Alain Likota

Le protocole de Maputo représente un enjeu de taille pour la grande communauté qui lutte pour que les femmes et les filles de la République démocratique du Congo puisse accéder aux services de santé reproductive.

En 2017 encore, au moins 3 études différentes produites par le ministère de la santé publique, le Guttmacher Institute et la Columbia University en collaboration avec des partenaires locaux ont montré que la RDC continue de figurer parmi les 6 pays du monde contribuant le plus au taux de mortalité maternelle mondial et que les avortements clandestins en sont une des principales raisons.

Le fait que l’avortement sous toutes ses formes soit rendu illégal par un code pénal datant de l’époque coloniale pousse les charlatans peu scrupuleux de l’hygiène et n’ayant pas accès aux techniques les plus récentes à réaliser de nombreux avortements à risques. Ceci a exposé beaucoup de femmes et de filles à des conséquences graves qui ont très souvent entraîné la mort.

C’est donc pour trouver des solutions à tout ceci que le ministère de la santé publique a mené, avec l’appui financier de l’organisation IPAS, une étude en 2017 sur la contraception et les avortements. Cette étude a permis de rassembler des données sur les pratiques et les conséquences des avortements à risques et a révélé le besoin urgent de légaliser les avortements sûrs.

Les résultats de cette étude ont été disséminé, avec l’aide de la Coalition de lutte contre les Grossesses non-désirées (CGND), auprès de différentes parties prenantes: les médecins et autres corps médicaux, les juristes et la société civile en générale.

En mars 2018, une réunion a ensuite été organisée avec les hauts magistrats du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Cette dernière a établi 3 principales recommandations qui sont les suivantes:

  1. La publication du Protocole de Maputo au journal officiel
  2. L’harmonisation des textes
  3. L’application immédiate du dit protocole

C’est en se basant sur ces recommandations que le ministère de la santé publique de la RDC est allé vers le directeur de publication du journal officiel pour effectuer les modifications.

Il faut rappeler ici que même si la RDC a signé et ratifié le protocole depuis 2008, son application restait suspendue du fait qu’il n’avait jamais été publié au journal officiel:

Dans un pays ou les violences sexuelles sont presque quotidiennes, le Protocole de Maputo qui requiert les états signataires de protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus est d’une importance vitale pour assurer le respect et la promotion des droits de la femme à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive.

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