L’accès à des solutions d’avortement sûres a toujours été un défi partout dans le monde. Il est difficile de dire quand la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ont commencé à être menacés et refusés, ou même si notre autonomie corporelle a été respectée un jour. Cependant, l’Histoire est cyclique et nous avons certainement des choses à apprendre de l’évolution du mouvement pro-choix.
En l’honneur de la Journée internationale de la femme (8 mars) et de la Journée mondiale d’appréciation du personnel médical pratiquant les avortements (10 mars), safe2choose a développé une campagne virtuelle qui retrace les étapes significatives des dix dernières décennies du mouvement de justice reproductive. Cette campagne invite les lecteurs à en apprendre davantage sur l’accès à l’avortement sécurisé dans le monde, des années 1910 à aujourd’hui.
La campagne «100 ans pour l’accès à l’avortement sûr» a débuté cette semaine et les contenus sont disponibles sur tous les réseaux sociaux de safe2choose, Facebook, Instagram et Twitter, en anglais, espagnol, portugais et en français.
Vous pouvez aussi tout retrouver grâce aux hashtags #100AñosPorElAccesoAlAbortoSeguro, #100YearsForSafeAbortionAccess, #100AnosPeloAcessoAoAbortoSeguro et #100AnsPourlAccèsàlAvortementSûr.
Rejoignez-nous dans notre voyage à travers l’Histoire du droit des femmes à l’avortement!
Années 1910
États-Unis – L’avortement est interdit, sauf dans l’État du Kentucky. Les chirurgiens avaient beaucoup de concurrence avec les sages-femmes, les homéopathes et les apothicaires, alors ils ont établi que l’avortement était immoral et qu’eux seuls pouvaient décider de le procurer ou non.
Une fois de plus, les droits des femmes sur leur corps leur avaient été retirés.
Années 1920
L’Union Soviétique – Pour la première fois dans l’Histoire, un gouvernement légalise l’avortement en toutes circonstances pendant les 3 premiers mois de grossesse. Malheureusement, Staline interdira de nouveau l’avortement en 1936.
Années 1930
Mexique, Pologne, Islande et Suède – L’avortement devient légal, mais seulement dans certaines circonstances spécifiques et pendant une certaine période de temps.
Egypte – Le code pénal de 1937 interdit la procédure, sauf en cas de « besoin impératif ». L’approbation d’un médecin était requise, comme c’est encore le cas aujourd’hui, pour qu’une femme subisse un avortement, ainsi que le consentement du mari.
République démocratique du Congo – La loi interdit la vente, l’achat, l’importation, la distribution et la promotion de médicaments contre l’avortement. Le paysage du pays est encore très conservateur et, même aujourd’hui, les avortements sont seulement autorisés pour sauver la vie d’une femme.
Chili – Les avortements thérapeutiques peuvent être pratiqués par des médecins, à leur discrétion. En 1989, une loi plus restrictive a été adopté et a interdit la procédure en toutes circonstances. Ce n’est qu’en 2017 que la législation a été mise à jour pour autoriser la procédure dans certaines conditions, ce qui n’est pas encore assez.
Nigeria – En raison de l’affaire Rex contre Bourne en Angleterre, l’avortement devient légal lorsque cela est nécessaire pour protéger la santé mentale ou physique d’une femme. Cependant, les lois manquent de mise en œuvre et génèrent de la confusion à cause des diverses politiques des Etats du Nigeria qui ont des majorités religieuses différentes.
Annés 1940
Années 1950
Russie – Après l’interdiction de Staline, l’avortement est redevenu légal le 23 novembre 1955.
Thaïlande – Le Code pénal de 1956 introduit une législation ambiguë qui autorise les avortements en cas de viol ou pour protéger la santé d’une femme, sans préciser cependant ce que la notion de « santé » inclue.
Années 1960
Royaume-Uni – L’ “Abortion Act” légalise les avortements dans tout le Royaume-Uni, sauf en Irlande du Nord où cela reste illégal.
Canada – Les avortements thérapeutiques sont autorisés dans certaines circonstances, selon les critères du médecin.
Pologne – Sous le government communiste, l’avortement est disponible à la demande des femmes. Cependant, avec la chute du communisme, la Pologne commence à adopter des politiques plus conservatrices et est maintenant considéré comme l’un des pays les plus restrictifs d’Europe.
Années 1970
Etats-Unis – Après la célèbre affaire « Roe vs. Wade », la Cour suprême des Etats-Unis a décidé que la plupart des lois contre l’avortement dans les différents états du pays portaient atteinte au droit constitutionnel et fondamental à la vie privée. Cette décision a forcé la modification des lois qui interdisaient ou limitaient l’avortement. C’était la première étape pour améliorer l’accès des femmes à l’avortement sécurisé.
Malaisie – Depuis 1971, l’avortement est autorisé pour sauver la vie d’une femme. À partir de 1989, la protection de la santé physique et mentale d’une femme devient aussi un cas accepté, si la demande est faite avant le 120e jour de la grossesse.
Vietnam – Après la réunification du pays en 1975, l’avortement devient légal en toutes circonstances s’il est pratiqué avant la 22e semaine de la grossesse.
Inde – Les femmes peuvent avorter jusqu’à 20 semaines de grossesse. Cependant, sur le terrain, le manque d’accès à des procédures sûres se traduit par des taux de mortalité élevés persistants. De plus, après la douzième semaine de grossesse, un deuxième avis médical est nécessaire pour approuver la procedure, sauf dans des cas extrêmement rares et urgents.
Guatemala – Le pays est averti par les Nations Unies qui s’inquiète des taux élevés d’avortements à risque dans le pays. Depuis 1973, le pays n’autorise la procédure que pour sauver la vie d’une femme.
Chine – Selon le Code pénal chinois de 1979, l’avortement est légal pendant les six premiers mois de la grossesse.
1979
Années 1980
Turquie – En 1983, le gouvernement approuve le droit d’avorter sur demande dans les 10 premières semaines de la grossesse. Malgré cela, depuis 2012, le gouvernement impose de nouveaux obstacles à la procédure.
Singapour – Pour les citoyens et les résidents locaux qui sont dans le pays depuis au moins 4 mois, l’avortement devient légal pendant les 24 premières semaines de la grossesse. Après cette période, il est seulement permis en cas de danger pour la vie d’une femme. Les médecins sont requis d’avoir beaucoup d’expériences sur le terrain pour effectuer des avortements.
Philippines – La Constitution de 1987 stipule que l’État «doit protéger de façon égale la vie de la mère et la vie de l’enfant à naître de la conception». A cause de cela, tous les avortements sont interdits sauf pour sauver la vie d’une femme.
Ghana – Une nouvelle loi sur l’avortement a été créée en 1985 pour punir les personnes qui pratiquent des avortements sur les femmes avec ou sans leur consentement. Ce n’est qu’en 2006 que le Service de santé du Ghana a commencé à travailler sur une meilleure proposition, plus axée sur la sûreté
de la procédure plutôt que sur les punitions.
Années 1990
Afrique du Sud – “The Safe Interruption Law” rend l’avortement complètement légal pendant les 12 premières semaines de la grossesse. Après la 13ème semaine, cela n’est autorisé que dans certaines circonstances. Passant la 20ème semaine, la décision sera prise par un médecin.
Burkina Faso, Mali, Niger, Guinée, Tchad et Bénin – De 1996 à 2003, des lois plus progressistes sur l’avortement sont approuvées, rendant la procédure légale dans certaines circonstances et dans des délais spécifiques.
Pakistan – Depuis 1997, les avortements sont interdits sur les principes de la loi islamique, à l’exception de quand il y a un risque pour la santé ou la vie de la femme.
Années 2000
Portugal, Mexico et Espagne – L’avortement est complètement décriminalisé respectivement au cours des 10, 12 ou 14 premières semaines de la grossesse. Après cela, seulement dans certaines circonstances.
L’Union Africaine – Des ajouts sont faits à la “Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », défendant les droits des femmes qui ont besoin d’un avortement sans risque.
Népal – En raison du 11e amendement au Code civil, l’avortement devient légal sur demande pendant les 12 premières semaines et peut également être pratiqué jusqu’à la 18e semaine en cas de viol ou d’inceste.
Colombie – L’avortement devient légal pour sauver la vie d’une femme ou pour protéger sa santé, lorsqu’il existe un risque de malformations fœtales mortelles et en cas de viol, d’inceste ou d’insémination non consensuelle. Cependant, les femmes sont dépendantes de la décision des professionnels médicaux qui jugent si leur santé est en danger avant d’effectuer la procédure.
Années 2010
Honduras, El Salvador, Malte, Vatican, République dominicaine et Nicaragua – Selon la loi, l’avortement est totalement interdit dans ces pays. Certaines exceptions peuvent être faites pour sauver la vie d’une femme. Malgré cela, les avortements sont toujours pratiqués, même si de manière pas sûre.
Brésil et Pologne – Les politiciens conservateurs se battent avec les lois pour restreindre encore plus l’accès à l’avortement sécurisé.
Amérique latine – Les groupes catholiques et chrétiens commencent une bataille contre une soi-disant «idéologie du genre», comme une excuse pour attaquer les droits des femmes et des LGBT.
États-Unis – Donald Trump est élu et passe la règle du bâillon mondial pour menacer les organisations qui soutiennent l’avortement sans risque dans le monde.
Japon – L’avortement par pilule n’est pas disponible et seules les interventions chirurgicales peuvent être effectuer, ce qui limite les options disponibles pour les femmes. L’avortement est légal jusqu’à 24 semaines, mais seulement si cela est destiné à sauver la vie d’une femme, se proteger leur santé physique ou pour des raisons économiques.
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