L’avortement au Kenya

Jeune femme apprenant les lois et les methodes sures d’avortement au Kenya

L’avortement est l’un des services de santé les plus importants. Cependant, des centaines de personnes au Kenya risquent de subir des avortements non médicalisés en raison d’une législation stricte. Des méthodes efficaces existent pour permettre aux femmes d’avorter sans risque, mais des obstacles, comme les coûts élevés, rendent leur accès difficile pour la plupart des femmes. De plus, pendant de nombreuses années, l’avortement était illégal au Kenya, ce qui suscitait la peur chez les professionnels de santé qui pratiquaient ce service, risquant d’être arrêtés.

Lorsque la Constitution de 2010 a été adoptée, elle autorisait l’avortement si la vie ou la santé de la femme était en danger. Malgré cela, ces services ne sont pas proposés dans les établissements de santé en raison de la peur, du silence et de la stigmatisation. Cette situation a créé un écart considérable entre la loi et la réalité de nombreuses femmes, en particulier celles des zones rurales à faibles revenus.

Selon un rapport du ministère kenyan de la Santé, 23 femmes meurent chaque semaine d’avortements non techniques et de complications dues à des avortements dangereux, et ce chiffre risque d’augmenter sans intervention.

En raison des restrictions légales et de la peur dominante concernant l’avortement, la plupart des femmes et des filles préfèrent utiliser des méthodes secrètes et naturelles qui sont finalement dangereuses. Dans cette édition, nous mettons en évidence les options d’avortement sécurisé disponibles au Kenya, le coût et les défis pour y accéder.

Méthodes d’avortement au Kenya : Un guide pour comprendre vos options

Les services d’avortement peuvent être pratiqués de différentes manières en fonction du stade de la grossesse et de la santé de la femme. Les options les plus populaires sont les médicaments et la chirurgie. Un avortement avec des pilules ou un avortement médicamenteux peut être facilement auto-géré à la maison, tandis qu’une chirurgie doit être réalisée dans un établissement de santé par un professionnel.

Voici les options d’avortement sécurisé :

L’avortement médicamenteux

L’avortement médicamenteux est une méthode courante utilisée pour les grossesses jusqu’à 10-12 semaines. Il implique l’utilisation de deux médicaments : la mifépristone et le misoprostol. La mifépristone agit en inhibant la production de progestérone, une hormone essentielle à la poursuite de la grossesse. Le misoprostol provoque le ramollissement du col de l’utérus et l’expulsion du fœtus, provoquant ainsi un avortement.

Cette méthode est particulièrement populaire en raison de son efficacité, avec un taux de réussite de 95 %. Elle coûte également moins cher par rapport à la chirurgie.

Les femmes peuvent également utiliser ces médicaments elles-mêmes, avec des instructions appropriées sur la procédure et l’utilisation. Si un accompagnement professionnel est nécessaire, les conseillères en avortement de safe2choose offrent une assistance et des informations pour éviter des problèmes tels qu’une infection ou des saignements excessifs.

L’Avortement chirurgical

La chirurgie est le plus souvent utilisée pour interrompre les grossesses de plus de 12 semaines et lorsque le médicament n’a pas fonctionné.

La chirurgie implique plusieurs techniques :

L’aspiration manuelle intra-utérine (AMIU). L’AMIU est largement utilisée jusqu’à 14 semaines de grossesse. Un dispositif d’aspiration silencieux est utilisé pour extraire le fœtus de l’utérus. L’intervention est réalisée sous anesthésie locale, pendant que la femme est éveillée. Elle dure entre 5 et 10 minutes. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’AMIU est considérée comme une procédure sûre et rentable. Elle est utilisée au Kenya dans de nombreux centres de santé publique ainsi que par des organisations non gouvernementales, notamment pour les grossesses aux premiers stades.

L’aspiration électrique intra-utérine (AIU). Cette technique utilise une machine électrique pour aspirer le contenu de l’utérus, principalement en début de grossesse jusqu’à 12-14 semaines. Elle est utilisée dans les établissements de santé car elle nécessite du matériel. La principale différence entre ces techniques est que l’AMIU utilise un dispositif portatif, tandis que l’AIU utilise une machine électrique pour l’aspiration. L’EVA est une procédure sûre et rapide lorsqu’elle est réalisée par un professionnel de la santé.

Dilatation et évacuation (D&E). Pour les avortements de plus de 16 semaines, on a recours à la D&E. Pour une intervention réussie, elle doit être réalisée par un professionnel. Elle commence par l’ouverture du col de l’utérus (dilatation), puis le contenu est évacué à l’aide de matériel médical. Bien que la D&E soit l’une des méthodes d’avortement les plus sûres, elle n’est pas largement disponible au Kenya en raison du manque de professionnels et de matériel.

Dilatation et curetage (D&C). Cette méthode est ancienne, bien qu’elle soit encore utilisée dans certaines régions du Kenya. La D&C est également utilisée pour nettoyer l’utérus après une fausse couche spontanée ou un avortement incomplet. Le processus commence par la dilatation de l’orifice utérin, après quoi un instrument spécial, appelé curette, est utilisé pour gratter le contenu restant de la grossesse des parois utérines. Ce n’est pas la méthode privilégiée ; elle reste toutefois une option si les autres méthodes ne sont pas disponibles et qu’elle est réalisée par un professionnel.

Les méthodes dangereuses

Bien que différentes méthodes d’avortement soient disponibles au Kenya, elles ne sont pas accessibles à tous en raison du coût et de l’emplacement. Et certaines femmes choisissent des méthodes d’avortement naturelles ou alternatives pour éviter la stigmatisation liée à l’avortement. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé de 2022, les avortements non sécurisés causent environ 39 000 décès chaque année et entraînent des millions d’hospitalisations supplémentaires chez les femmes avec des complications.

Les techniques utilisées comprennent les médicaments sans ordonnance, les remèdes à base de plantes, comme l’overdose de thé, et l’injection de substances nocives. Ces procédures peuvent entraîner de graves complications, voire la mort dans de nombreux cas. Les méthodes à risque sont particulièrement dangereuses en raison du manque de soins après avortement.

Le coût de l’avortement au Kenya

Les services d’avortement sûrs au Kenya sont un défi, en particulier pour les femmes et les filles des communautés et familles à faible revenu, principalement en raison du coût et de l’accès. Bien que des alternatives sûres, telles que les avortements médicaux, soient disponibles, ces services ne sont pas facilement accessibles à tous.

Pour les grossesses jusqu’à 13 semaines, l’utilisation de médicaments tels que la mifépristone et le misoprostol dans des établissements publics ou des ONG coûte entre 1500 et 3000 KES. Cependant, dans les cliniques privées ou les pharmacies, ce prix peut atteindre 7000 KES ou plus et parfois 15000 KES si le service comprend des conseils et un suivi.

Pour les femmes qui ont besoin d’un avortement chirurgical, comme une IVM ou un D&E, le coût est plus élevé. Un MVA, qui est effectué jusqu’à la 15e semaine de grossesse, coûte entre 3000 et 10000 KES. Un D&E, utilisé pour les grossesses de plus de 12 semaines, peut coûter jusqu’à 30 000 KES.

Les défis de trouver des services d’avortement securisé au Kenya

Bien que la Constitution du Kenya de 2010, ainsi que la décision judiciaire conséquente de 2022, autorise l’avortement dans certaines circonstances, telles que la vie ou la santé de la femme est en danger, la plupart des femmes rencontrent encore des obstaclespour accéder à des soins sécurisés. Ces défis sont d’ordre juridique, social, économique et administratif.

La loi et ses zones d’ombre

Les lois sur l’avortement du pays ne sont pas claires pour beaucoup. Bien que cela soit autorisé dans certaines circonstances, l’absence de guide consensuel fait craindre aux travailleurs de la santé d’être poursuivis en justice ou de perdre leur emploi. Cela conduit beaucoup d’entre eux à décider de ne pas s’engager dans de tels services. C’est quelque chose qui doit être clarifié et abordé pour éliminer la peur d’aider les femmes.

La stigmatisation et la pression sociale

Dans de nombreuses communautés au Kenya, comme en Afrique, l’avortement reste fortement stigmatisé. Une femme qui tente d’accéder à ces services peut être poursuivie, réprimandée, voire expulsée de son domicile. Cette situation pousse de nombreuses femmes à se faire soigner en secret, souvent par des voies dangereuses. La sensibilisation est encouragée afin de se débarrasser des pressions imposées à la société, notamment au cours des décennies précédentes.

Le coût élevé d’un avortement sécurisé

Les services d’avortement sécurisé, en particulier dans les cliniques privées, sont chers. Les femmes à faible revenu ou vivant dans des zones rurales n’ont souvent pas les moyens de payer les médicaments, les conseils et l’accès à l’avortement. Cela les pousse à choisir des voies non sécuritaires.

Le manque de services dans les zones rurales

La plupart des établissements sécuritaires se trouvent en milieu urbain. Les femmes vivant dans des régions éloignées doivent parcourir de longues distances ou ne reçoivent aucun soin, ce qui retarde le traitement et augmente les risques pour la santé.

Le manque d’informations précises

De nombreuses femmes ignorent leurs droits et les mesures de sécurité disponibles. La désinformation sur les pilules abortives, leurs effets secondaires et les risques juridiques les dissuadent de demander de l’aide.

Au Kenya, l’avortement sécurisé est principalement entravé par l’absence de lois claires, ainsi que par la stigmatisation et la peur de l’avortement. Cela conduit de nombreuses femmes à recourir à des avortements non sécurisés et les praticiens à hésiter à les proposer.

Un aspect essentiel de l’avortement est la sécurité du processus, qui peut être assurée grâce à un accompagnement approprié. Le défi consiste à fournir ce service à celles qui en ont besoin à un coût abordable. De même, il est important de mettre fin à la stigmatisation et à la peur au sein des familles et, par conséquent, de mettre un terme aux avortements clandestins et non sécurisés.

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