Si vous avez eu un avortement médicamenteux, vous avez sans doute ressenti un soulagement après la procédure. Cependant, bien que vous n’ayez plus à vous soucier d’une grossesse, vous pouvez avoir des inquiétudes lors de vos futures consultations médicales. Les prestataires de soins de santé demandent fréquemment aux femmes si elles ont déjà eu des grossesses antérieures, car cette information peut parfois être utile. Mais que devez-vous dire ? Devrez-vous révéler que vous avez avorté ?
Une autre préoccupation fréquente est de savoir si un prestataire de soins de santé sera en mesure de savoir si vous avez déjà été enceinte ou si vous avez avorté. Si vous déclarez n’avoir jamais été enceinte, pourront-ils savoir que vous l’avez été ?
Ce sont là des questions et des préoccupations courantes pour les personnes qui ont avorté. De nombreuses personnes vivent dans des pays où l’avortement est soumis à des restrictions ayant des implications juridiques, culturelles et sociales. La divulgation ou l’identification d’avortements antérieurs pourrait être préjudiciable, mais n’ayez crainte. Nous aborderons les réponses à ces questions dans cet article.
Quels types de pilules sont les meilleures pour la confidentialité ?
Si vous ne souhaitez pas divulguer votre avortement aux prestataires de soins de santé, il est préférable de prendre vos pilules abortives par voie sublinguale (sous la langue). Les prestataires n’auront aucun moyen de savoir que vous avez pris les pilules de cette manière. Toutefois, si vous prenez les pilules par voie vaginale, il se peut que des résidus de pilules se trouvent encore à l’intérieur de l’utérus. Si les pilules restent, ces résidus pourraient potentiellement être identifiés par le personnel de l’hôpital.
Quand devrais-je consulter un professionnel de la santé ?
Lors d’un avortement médicamenteux, vous n’avez pas besoin de consulter un prestataire de soins de santé, sauf si vous présentez des signes d’alerte tels que :
- l’utilisation de deux serviettes hygiéniques ou plus (complètement trempées de l’avant à l’arrière, d’un côté à l’autre) en une heure ou moins, qui dure deux heures ou plus ;
- une fièvre de 38 degrés Celsius (100,4 degrés Fahrenheit) qui ne diminue pas après avoir pris de l’ibuprofène (toujours confirmer avec un thermomètre) ;
- une fièvre de 38 degrés Celsius (100,4 degrés Fahrenheit) qui ne diminue pas 24 heures après avoir utilisé le Misoprostol (toujours confirmer avec un thermomètre) ;
- une douleur qui ne s’atténue pas après avoir pris de l’ibuprofène ;
- un saignement d’une couleur ou d’une odeur très différente de vos règles habituelles ou qui sent mauvais ; et
- des rougeurs, des démangeaisons ou un gonflement des mains, du cou et du visage, pouvant être une possible réaction allergique aux médicaments (un antihistaminique peut être utilisé, mais si la personne a des difficultés à respirer, alors la réaction allergique est très grave et nécessite immédiatement des soins médicaux).
Bien que rares, les risques d’un avortement médicamenteux incluent un avortement incomplet, une infection ou une blessure. L’apparition de l’un des symptômes ci-dessus est considérée comme un signe d’alerte et nécessite une attention médicale immédiate (dans l’heure qui suit ou moins, ou dans les 30 minutes ou moins si vous êtes anémique).
Que faire si vous utilisez actuellement des pilules abortives ?
Aucun signes d’alerte
Si vous prenez actuellement des pilules abortives, que vous ne voulez pas en parler à votre prestataire de soins de santé et que vous ne présentez pas de symptômes graves, nous vous recommandons d’adopter une approche conservatrice. Cela signifie que vous devez attendre que votre corps ait expulsé le contenu de la grossesse avant de consulter. Si les pilules abortives sont efficaces, la grossesse sera interrompue et vous n’aurez pas besoin de médicaments supplémentaires ou d’interventions chirurgicales de la part d’un prestataire de santé. Après une période d’attente suffisante, lorsque vous vous rendrez à un rendez-vous médical de routine, votre prestataire de soins de santé ne sera pas en mesure de déterminer que vous avez déjà été enceinte.
Signes d’alerte
Si vous présentez des signes d’alerte sérieux qui nécessitent des soins médicaux, demandez de l’aide immédiatement. Vous pouvez être nerveuse si vous prenez encore les pilules abortives, mais votre santé est une priorité. Il existe quelques stratégies pour aborder cette situation qui vous permettent de garder votre avortement confidentiel.
Votre prestataire de soins n’aura aucun moyen de savoir que vous avez utilisé des pilules abortives, pour autant que vous les ayez prises par voie sublinguale. Cependant, votre prestataire peut toujours être en mesure de voir le contenu de la grossesse dans l’utérus. Ce n’est pas grave, car le contenu de la grossesse après un avortement a la même apparence que celui d’une fausse couche. Le personnel médical n’a donc aucun moyen de différencier si vous avez avorté ou si vous êtes en train de faire une fausse couche.
Par ailleurs, aucun test effectué par l’hôpital ou laboratoire ne permet de détecter ce médicament dans le corps (s’il est pris par voie sublinguale). Malgré cela, certains établissements où l’avortement est restreint essaieront de vous contraindre à admettre que vous avez pris des pilules abortives. Ils peuvent prétendre avoir des tests pour détecter les pilules, mais ce n’est pas vrai. Avant de vous rendre dans un établissement de soins, préparez ce que vous allez dire et comment vous allez agir.
Eh bien, que devez-vous dire exactement ? Vous pouvez dire quelque chose comme ceci :
- “J’ai commencé à saigner, et je ne me sens pas bien.”
- “J’ai très mal, et je ne suis pas sûre de ce qui se passe.”
- “Je saigne, mais cela ne ressemble pas à mes règles normales.”
- “J’ai une forte fièvre, et je ne me sens pas bien.”
Toutes ces déclarations sont vagues et indiquent qu’il s’agit peut-être d’une fausse couche. Le traitement des complications d’une fausse couche et d’un avortement est identique, ce qui signifie que vous recevrez les soins appropriés quelle que soit la raison que vous leur donnez.
Que puis-je dire à mon prestataire de soins de santé à l’avenir ?
Prenons l’exemple d’un avortement qui s’est déroulé avec succès. Lors de vos futures consultations avec un prestataire de soins, vous vous demanderez peut-être ce que vous pouvez lui dire. Voici deux bonnes options si vous souhaitez que votre avortement antérieur reste confidentiel :
- Dites qu’il s’agit de votre première grossesse. Votre prestataire ne pourra pas savoir si vous avez déjà eu une grossesse et le fait de dire cela n’aura pas d’incidence sur vos soins.
- Dites que vous avez déjà eu une grossesse, mais que vous avez fait une fausse couche. Il n’est pas possible pour quelqu’un de différencier les signes et les symptômes d’un avortement de ceux d’une fausse couche, car ils sont identiques.
Rappelez-vous que vous n’êtes pas seule et que vous êtes vraiment forte car vous faites face à une bataille qui est bien plus grande que vous. De nombreuses personnes doivent faire face aux conséquences de la stigmatisation de l’avortement. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de parler à une personne. Nous sommes là pour vous écouter et vous soutenir tout au long de ce parcours !